♫musicjinni

Cie Instant(s) : Inconnu à cette adresse de Kressmann Taylor, bande annonce

video thumbnail
www.cie-instants.fr
02.97.68.19.96
richardotherve@yahoo.fr

captation vidéo et montage : Julien Zck
www.honeamise.com
julienzck@honeamise.com

Avec : Gabriel Guittard (Max) et Aubin Landais (Martin)

Mise en scène : Hervé Richardot
Scénographie : Bérénice Guénée
Lumière : Angèle Besson

Inconnu à cette adresse est une histoire d'amitié. L'amitié entre deux hommes, Max Einsenstein et Martin Schulse, qui ont décidé de créer ensemble, aux Etats-Unis, une galerie d'art. Martin est Allemand et Max un juif américain qui a suivi des études en Allemagne. Martin décide de rentrer en Allemagne avec son épouse et ses enfants au début des années 30, alors que le fascisme ne cesse de gagner du terrain. Démarre alors une correspondance épistolaire entre les deux amis, dont les choix
vont les conduire à se séparer définitivement.

Quatre-vingts ans après l'accession d'Hitler au pouvoir, il s'agit de restituer le contexte historique par la scénographie construite sur une opposition suggérée entre l'art nazi et l'art « dégénéré » mais également de le transcender, par le jeu des comédiens et la transformation de l'espace scénique, afin de donner à voir et à comprendre des fonctionnements humains qui peuvent conduire à l'adhésion aux thèses les plus dévastatrices.
Le caractère épistolaire de la correspondance est restitué par une adresse public des dates et lieux d'expéditions des lettres. Les courriers sont ensuite traités comme des dialogues grâce à des adresses au partenaire.
L'éloignement des deux personnages se traduit dans l'espace : les comédiens évoluent d'abord dans un espace indistinct pour finir chacun dans un espace délimité (art dégénéré pour Max, art nazi pour Martin).
Le sectarisme idéologique de Martin s'exprime par une série de gestes précis et répétitifs.
L'accomplissement de la vengeance de Max se joue dans des mouvements méthodiques, apparemment sans logique, mais obéissant à une volonté sans faille.

Dans cette pièce, la scénographie est un élément vivant qui évolue et se transforme, sous l'influence des actions et des comportements des deux personnages.
Inspirée des peintures « dégénérées» et de l'art officiel nazi, elle est construite avec les mêmes éléments qu'un tableau, utilisant des lignes, des courbes, des aplats
de couleurs, des ombres et de la lumière.
La scénographie symbolise l'intériorité des deux hommes. Au départ, il n'y a qu'un seul et même espace dans lequel les protagonistes évoluent. Et puis, petit à petit, il se divise en deux et voit chaque partie se modifier : l'une, celle de Martin, se tend à l'extrême, se rigidifie, quand l'autre, celle de Max, se déchire et se colorise.

Au début de la pièce, Max et Martin évoluent dans un espace serein, éclairé de manière franche, sans ombre marquée. A mesure que la haine l'emporte sur l'amitié, la scène s'assombrit et offre des espaces obscurs où les personnages se perdent et resurgissent.
L'espace de Martin prend alors la forme d'un écran sur lequel s'écrase la lumière violente symbolisant le régime nazi. Le personnage de Martin, libéral au commencement du récit, n'apparaît plus qu'en ombre projetée lorsque ce dernier décide de rompre avec son ami. L'espace de Max, quant à lui, s'ouvre grâce à des effets de lumière aplatie à mesure qu'il le transforme, projetant de grandes ombres.
Disclaimer DMCA