"Journal de François-Jérôme Riffard Saint-Martin" EN FRANÇAIS DANS LE TEXTE |
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Une émission du 06/02/2021 de France culture Olivia Gesbert
Un député à travers la Révolution et l’Empire. Journal de François-Jérôme Riffard Saint-Martin". Pour sa dictée, Rachid Santaki proposera "L’Éducation sentimentale" de Gustave Flaubert Les deux personnages Le premier est Riffard Saint-Martin, avocat au Parlement de Toulouse avant la Révolution, homme de 1789, membre de l’Assemblée constituante, de la Convention, puis du Conseil des Cinq-cents sous le Directoire. Le second est son beau-frère, Louis Blachère, dont Riffard Saint-Martin cite quelques lettres dans son journal. Blachère est demeuré en Ardèche et a été de 1790 à 1793 procureur général, syndic du district de Largentière, représentant donc l’État dans cette administration entre la commune et le département. En 1795, il est devenu commissaire du pouvoir exécutif à Largentière, fonction dans laquelle il a été confirmé par le Directoire en 1797. Rapporté par l’historien Jacques-Olivier Boudon, le journal de Riffard Saint-Martin commence avec la mort de son père. Un « livre de raison », où sont consignés évènements patrimoniaux et familiaux. La Révolution le rend plus prolixe, et le politique prend le pas sur les préoccupations personnelles. À travers son regard, on apprend beaucoup sur les conséquences de la chute de Robespierre et la prise de pouvoir de Napoléon Bonaparte, ou encore sur les luttes entre Girondins et Montagnards. Ce texte nous dit à la fois l’accord profond de Riffard Saint-Martin au projet de « consolider la Révolution » et son inquiétude. Il y développe longuement son regret que le changement souhaité n’ait pas pu s’exprimer. La sensibilité de Riffard Saint-Martin, ses interrogations, ses doutes, son passage, peut-être, d’une forme d’idéalisme girondin à un pragmatisme plus inquiet, parle à tous ceux qui se font des changements politiques une idée trop simple, mais renvoie dos-à-dos les naïfs et les cyniques. Extraits lus par le comédien Micha Lescot L'analyse de ce texte a été préparée par Jérôme Grondeux, inspecteur général du groupe histoire-géographie. |